Marche pour le climat à Rennes

1,2 ° C, c’est, depuis la fin du XIXe siècle, le réchauffement provoqué par les gaz à effet de serre émis par les activités humaines. Malgré les conséquences de cette augmentation : migrations climatiques, sécheresses, chute de la biodiversité, fragilisation de nos démocraties… nos actions paraissent aussi peu à la hauteur et nous repoussons toujours cette transition que nous devons pourtant opérer au plus vite.

Rappelons-nous l’appel de Milan, en 1971, 2 200 savants décrivaient déjà la catastrophe qui nous attend. Presque 50 ans plus tard, ce 17 septembre 2019, nous découvrons le travail réalisé par des chercheurs.euses, leurs travaux, basés sur des simulations, montrent un véritable risque d’emballement climatique. Faute de modification majeure de nos modes de vie et à force de toujours brûler nos ressources naturelles, c’est une température qui risque de grimper à 6,5 voire 7 °C en 2100 (1).  Il s’agit du scénario le plus pessimiste, mais comment ne pas voir, à travers l’inaction d’un gouvernement qui préfère regarder ailleurs, ou plus près de nous, en constatant notre incapacité à proposer un projet collectif, la trajectoire du pire se dessiner.  

Faudra-t-il attendre le sixième rapport d’évaluation du Giec, en 2021, pour repenser notre modèle de développement et envisager enfin de changer d’ère, de sortir de cette recherche acharnée et déshumanisante du profit.

Pour l’heure, face à l’urgence, et même si des centaines de milliers d’écoliers sont descendu dans la rue ce vendredi pour le climat (2), je suis triste de constater que sur Rennes, à l’occasion des municipales, il n’y a pas eu une volonté commune de construire un projet écologique qui nous rassemble tous.tes et qui fasse écho à la mobilisation grandissante des citoyens.nes rennais.es pour le climat.

Pourtant, quelles raisons seraient plus fortes que la nécessité de mobiliser le plus largement possible, écrire avec tous.tes les rennais.es un récit commun et imaginer une ville qui fait sa part pour atteindre la neutralité carbone ?

Quelles logiques seraient plus importantes que l’envie d’embarquer tous.tes les rennais.es dans un projet écologique et solidaire, où chacun.e ajuste, vers une plus grande sobriété et durabilité ses loisirs, ses mobilités, son alimentation, sa consommation ou ses déchets ?

Quels intérêts seraient supérieurs à la sauvegarde de nos communs, à la protection d’un modèle sociale qui nous préserve encore un peu, et notamment sur Rennes, d’inégalités sociales qui ailleurs délitent les solidarités ?

Enfin, quelles logiques partisanes seraient plus impérieuses que celles d’ouvrir un front commun, nous rassembler, partis de gauche, pour dépasser un discours anxiogène par l’action ? En changeant d’échelle, en essaimant, en amplifiant les solutions et les innovations qui nous montre la voie de la durabilité (énergie partagée, construction bois, mobilité douce, supermarché coopératif…).

Certes, l’action politique ne fera pas tout, mais elle peut tellement...

Au cours des dix dernières années, lors de scrutins différents et dans des contextes particuliers, j’ai glissé un bulletin de vote en faveur de tous les partis qui, à gauche, de la France Insoumise en passant par EELV, Nouvelle Donne, Génération.s et le PS vont s’affronter demain. Dans ce que chacun propose, en matière de solidarité, d’écologie et de participation citoyenne, il y a bien sur des singularités, des désaccords idéologiques mais aussi tellement de points d’accords, de trajectoires communes…

Pourquoi ne pas avoir saisi l’occasion des municipales qui se profile pour débattre, reconnaitre nos différences et trouver nos complémentarités, agir de concert pour mobiliser les rennais.es ? Quels désaccords profonds en matière de propreté, d’insécurité, de santé ou de mobilité ?

Nous avions l'occasion, avant ces municipales, de faire de la politique, la vraie, celle pour laquelle je m'engage aujourd'hui: c'est à dire construire un projet avec le plus grand nombre et notamment des habitants que l'on entend pas ou qui ne se font pas entendre, puis les défendre et désigner celles ou ceux qui incarneraient le mieux ce projet.

Ce « jeu » électorale m’apparait alors quelques fois si dérisoire, au regard de ce que nous devons accomplir pour réussir la transition !

Chacun trace désormais sa propre route, au risque d’un éparpillement qui favorisera le jeu de ceux.celles, plein.es de promesses, qui ne portent rien d’autres que l’ambition de ne surtout rien changer, au risque de nous précipiter dans le mur.

Au moment où nous proposons, dans le cadre des 200 jours pour Rennes, des rendez-vous, ateliers ou balades aux rennais.es pour construire un projet solidaire et écologique, je n’oublie pas que cela aurait pu être différent. Mais cette démarche, je m’y consacrerai à 100% au côté de l’équipe qui l’anime, de Nathalie Appéré et d’élu.es qui ont défendus la vision d’une ville solidaire et travaillé.es à la perspective d’une ville plus verte.  

Les valeurs que nous défendons, l’excitation d’aller plus loin pour construire une ville durable, je souhaiterai cependant toujours les partager avec ceux.celles qui aujourd’hui font d’autres choix, à mes ami.es d’Europe écologie les verts, de Nouvelle Donne ou de la France Insoumise. Je vous souhaite une bonne campagne.

 

  1. https://reporterre.net/Les-simulations-francaises-decrivent-un-avenir-catastrophique
  2. https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/phoque-le-rechauffement-pres-de-10-000-jeunes-ont-manifeste-a-paris-pour-le-climat_6012485_3244.html
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